MONDE

Naissance de CCI International dans un contexte de réforme et de guichet unique

Créée en décembre 2010 l'association CCI international a pour vocation de fédérer l'ensemble des actions à l'international du monde consulaire. Pierre Antoine Gailly et Vianney de Chalus avancent de concert pour mieux repositionner leurs organismes à la tête des acteurs de l'exportation.

Créée en décembre dernier l'association CCI international a pour vocation de fédérer l'ensemble des actions à l'international du monde consulaire. Les deux hommes forts de l'international dans les Chambres de Commerce : Pierre Antoine Gailly, Président de l'Union des Chambres Françaises à l'étranger et Président de la CCIP et Vianney de Chalus, Président de CCI international et de la CCI du Havre avancent de concert pour mieux repositionner leurs organismes à la tête des acteurs de l'exportation. A l'heure de la signature des conventions avec Ubifrance, les objectifs des deux Présidents s'articulent autour de la qualité dans les process afin de faire entendre la voix de l'entreprise.

Le premier objectif en lançant CCI International a été de créer un label » explique Vianney de Chalus, Président de CCI international et de la CCI du Havre, « il doit être repris partout. C’est pour nous une façon d’affirmer notre identité. Le deuxième objectif est de faire que cette identité soit reconnue pour sa qualité. Si une CCI veut porter la marque CCI international, il faudra qu’elle respecte des normes, des process. Pour cette raison, nous encourageons les Chambres à se regrouper de façon régionale, car c’est le plus sûr moyen pour être efficace en mutualisation des moyens ».

L’enjeu actuel dans le regroupement des moyens en région va être de savoir qui pilote. Mais c’est une histoire de bon sens, quand dans une région une Chambre regroupe 55% de toute l’activité, c’est bien sûr elle qui va continuer à être l’opérateur. Ces regroupements sont déjà effectifs en Alsace et bientôt en Midi-Pyrénées.« Le troisième objectif, c’est le networking : d’abord entre nous en France, pour mutualiser les compétences et les bonnes pratiques. Si une CCI fait une mission sur le Zimbabwe et que d’autres sont moins bien placées pour le faire, autant qu’elle soit tête de fil au niveau national. C’est la même réflexion avec les CCIFE à l’étranger, on a la chance d’avoir 180 CCIFE dans 114 pays, il faut qu’on utilise mieux le réseau. En réalité, on va faire du process, et nous donner les moyens d’améliorer le fonctionnement existant en rationalisant ».

« Notre job n’est pas d’emmener des wagons de “néo exportateurs”»

La répartition des rôles entre Etat et CCI semble s’être clarifiée, « Ubifrance à l’étranger prodigue des conseils et peut se prévaloir d’une expertise sectorielle avec des compétences qui ne sont que rarement présentes dans les CCIFE » explique Pierre Antoine Gailly, Président de l’Union des Chambres Françaises à l’étranger et Président de la CCIP. « Par exemple, Ubifrance a 90 personnes en Chine, la CCIFE en a 25. Elles ne travaillent pas dans les mêmes secteurs ni dans les mêmes villes. La grande différence c’est qu’Ubifrance et l’Etat sont là pour favoriser l’exportation, faire des opérations collectives. Les CCI, de leur côté, sont là pour aider les PME, quelles que soient leurs demandes, y compris pour optimiser des achats dans le pays ».

« Ce qui caractérise une CCI, en France comme à l’étranger, c’est de faire de la prestation à Valeur Ajoutée. Emmener des wagons de néo-exportateurs chaque année, ce n’est pas notre métier. Quand on accueille une entreprise dans une CCIFE, ce n’est pas seulement pour lui rendre des services d’hébergement, c’est pour lui donner accès à du réseau relationnel, pour partager des retours d’expérience sur ce qui fonctionne bien dans le pays. Et là nous apportons de la vraie Valeur Ajoutée » explique Pierre Antoine Gailly.

100 places d’hébergement en plus pour les PME à l’étranger

Dès cette année, Ubifrance et l’Etat vont ouvrir à la concurrence certaines des représentations dans des pays. Cela veut dire que ces représentations pourront être gérées par d’autres comme c’est le cas aujourd’hui pour le Maroc où la CCIFE de Casablanca gère la Mission Economique Ubifrance. « Nous nous préparons à cet appel d’offres qui concernera 6 pays dans un premier temps et nous espérons fortement le remporter » reprend Pierre Antoine Gailly.Les Conseils Régionaux président, les CCI sont maîtres d’ouvrage et rassemblent les acteurs autour d’elles

« Une des dominantes de l’accord qui se prépare avec Ubifrance c’est que l’Agence ne fasse pas de domiciliation, ni de service sur place. Nous ouvrons par contre de notre côté, en complément des 480 places que nous avons déjà, 100 places d’hébergement notamment de VIE pour des entreprises françaises. Une place de domiciliation, au-delà de l’aspect matériel, bureau, table … c’est donner la possibilité de rompre avec l’isolement et cela nécessite donc une présence permanente aux côtés de la personne sur place. Cette volonté de développement doit correspondre à un marché, car il n’y a pas d’argent public derrière cela ».

Les deux Présidents sont plutôt optimistes sur les négociations qui sont en cours pour les chartes régionales de l’exportation. « Pour nous, une charte régionale c’est : un comité de pilotage présidé par un Conseil Régional, avec comme maîtres d’ouvrage les CCI entourées de Ubifrance, Coface, les CCE … voilà une logique qui fonctionne. Les Régions veulent souvent présider les comités de pilotage, mais ne veulent pas forcément faire le travail au quotidien ».

Seule l’Ile-de-France a une spécificité historique différente, du fait de l’hyper structuration de la CCIP : « nous avons un portail commun, dans nos antennes il y a des spécialisations sectorielles. A Paris on est déjà coordonnés entre nous ». « Le fait qu’il y ait de la diversité dans les dispositifs est normal, car de plus en plus, on doit faire du sur-mesure et on a besoin de services personnalisés. Le rôle des CCI est de permettre aux entreprises de s’y retrouver, de faire éviter les fausses pistes et de favoriser l’échange d’expériences. Les CCI sont des réducteurs de complexités, on essaye de piloter au bon endroit et de motiver les entreprises pour chasser en meutes. Cela ne sert à rien de se quereller entre acteurs, cela ne sert à rien de se lamenter. Nous ce que l’on propose, c’est de faire … et surtout de faire ensemble. Il faut être pragmatique ! » affirme avec force et conviction Pierre-Antoine Gailly.

Marc Hoffmeister

 

Deux associations, un seul directeur, Dominique BruninVolonté de rationalisation pour mieux travailler en synergie, un seul Directeur a été nommé pour diriger les deux organismes que sont CCI international et l’UCCIFE. C’est Dominique Brunin (en photo) qui prend le poste et qui sera chargé de la nouvelle politique. Dominique Brunin connaît parfaitement le sérail.

Il a dirigé la CCIFE de Casablanca au Maroc qu’il a fait croître de façon spectaculaire. Cette Chambre a été aussi le laboratoire du nouveau visage du commerce extérieur puisque c’est la première Mission Economique à l’étranger à qui Ubifrance a délégué la gestion. C’est tout à fait prémonitoire dans un contexte de refonte active du commerce extérieur.

Interview réalisée par Classe Export
www.classe-export.com

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