Hongrie

Les salaires hongrois augmentent

La Hongrie peut-elle sortir du modèle de développement "low cost" ?

Après plusieurs années de stagnation, les salaires sont repartis à la hausse en Hongrie et dans toute la région d’Europe centrale. Certains espèrent la fin d’un modèle de développement « low cost », tandis que d’autres la redoutent.

Sur les sept premiers mois de 2017, les salaires (bruts et nets) ont progressé de 12,6 % par rapport à la même période de l'année précédente. Au mois de juillet dernier, le salaire brut moyen en Hongrie s'élevait ainsi à 290 500 forint, soit un peu moins de 950 euros. Cette hausse significative relève d’une volonté politique explicite de la part du gouvernement hongrois, lequel a actionné pour cela les deux leviers principaux dont il dispose : la hausse du salaire minimum (+15 % et +25 % pour le salaire minimum garanti) et la hausse des salaires dans plusieurs branches du secteur public. La tendance est identique dans les autres pays de la région, en Slovaquie, Tchéquie et Pologne.

La Hongrie manque de bras - Dans un contexte de croissance économique (+3,5 % attendus en 2017 et 2018 par la Commission européenne) et de chômage historiquement faible (il pourrait passer sous les 4 % l’an prochain), la pénurie de main-d’œuvre tire aussi les salaires vers le haut. Les économistes estiment en effet que 50 000 postes sont vacants dans l’industrie (deux fois et demi plus de quatre ans) et que l’économie hongroise aurait besoin d’attirer 200 000 travailleurs qualifiés. Selon Eurostat, 80 % des entreprises considèrent le manque de main-d'œuvre comme un frein majeur à leur développement.

L’opinion publique se fait plus pressante

Une grande grève des salariés de Volkswagen réclamant de meilleurs salaires en Slovaquie au mois de juin a fait l’effet d’un électrochoc dans l’ensemble de la région. La pénurie de main-d’œuvre qui frappe la région couplée à la pression croissante des salariés pour de meilleurs salaires peut-elle conduire à la fin du modèle de production « low cost » sur lequel les PECO ont fondé leur stratégie économique ? Par quelles nouvelles stratégies compenser la perte éventuelle de cet avantage compétitif ?

En Tchéquie par exemple, le débat fait rage entre ceux qui estiment qu’il faut augmenter les salaires de façon radicale pour sortir du piège du low cost et ceux qui estiment que cela se traduirait par une perte d’avantage compétitif fatale. Des grandes entreprises et des sociétés d'investissement préviennent : si les salaires continuent de progresser à un rythme supérieur à celui de la productivité, les futurs investissements seront redirigés vers d’autres régions du monde et des délocalisations massives seront inévitables (vers l’Asie, la Turquie, l’Afrique du Nord…). Les économistes s’accordent à dire que, pour évoluer, les PECO doivent investir de plus en plus dans des productions technologiques à plus forte valeur ajoutée.

L’écart avec l’Ouest reste préoccupant

Vingt-cinq années après leur entrée fracassante dans le monde capitaliste, les PECO ont encore des salaires trois à quatre fois moins élevés qu’à l'Ouest. Du point de vue des salariés hongrois, slovaques, polonais..., cela entretient le sentiment d’être des Européens de seconde classe. Surtout, ces forts écarts salariaux dans un même ensemble politique où les capitaux, les services et les personnes peuvent circuler librement, produisent des effets néfastes. A l'Est, cela alimente la fuite de la main-d’œuvre et particulièrement celle des « cerveaux », compromettant le développement économique sur le long terme. Tandis que les salaires à l'Ouest sont tirés à la baisse par l'exploitation de travailleurs détachés. L'économiste hongrois Béla Galgóczi estime – dans une étude pour le syndicat européen ETUI – que ces différences salariales « sont préjudiciables à une croissance durable » et favorisent « l'émergence de forces politiques qui remettent en question les valeurs fondamentales de l'UE ».

 

Extrait du magazine INFO numéro 44, décembre 2017, édité par la CCI France Hongrie

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