Canada
Les PME françaises traversent l'Atlantique

Le nombre d'entreprises françaises passant les frontières du Canada augmente chaque année. Le potentiel du marché canadien n'est plus à démontrer, et la Chambre de commerce française au Canada apporte son soutien aux PME françaises via son centre d'affaires et ses prestations de domiciliation pour une implantation maitrisée !
Après la jeunesse qui fait ses valises pour des cieux plus cléments, c'est au tour des gens d'affaires et des sociétés françaises de franchir l'Atlantique à la recherche de meilleures occasions. Ce sang neuf tombe à point pour l'économie québécoise en manque d'entrepreneurs et qui peine à attirer l'investissement privé.
Julien Coupez dira au revoir aux douceurs de l'île de la Réunion et débarquera à Montréal le 20 mai dans le but d'y déployer sa jeune pousse Nexboo. Ce nouveau réseau social sur l'internet fonctionne avec un moteur d'affinité basé sur de l'analyse sémantique, ce qui lui permet de prédire quels contenus sont susceptibles d'intéresser son utilisateur. Par comparaison, Facebook repose sur le principe que l'utilisateur aimera le contenu que ses amis et ses proches ont aimé.
M. Coupez, 32 ans, aurait pu s'installer partout, il a choisi Montréal. Bien que ce ne soit pas la raison principale, les difficultés du marché français l'ont incité à regarder outre Atlantique. La France est aux prises avec un chômage massif et une situation économique déprimée.
«On a tout naturellement prospecté aux États-Unis. On s'est rendu compte que la sensibilité québécoise était beaucoup plus proche de la nôtre. Notre choix est tombé vite sur Montréal, un grand pôle, en plus des nouvelles technologies de l'information et de la communication», dit-il dans un entretien téléphonique.
Le réseau social s'ouvrira au public vers la fin de 2013. M. Coupez se donne deux ans pour produire assez de revenus pour embaucher de nouvelles ressources.
De nouvelles entreprises
Juste au premier trimestre de 2013, on dénombre pas moins de 16 nouvelles entreprises françaises au Québec, d'après une recension d'Investissement Canada.
«Le Canada a bien résisté de manière générale à la crise, et ça reste un des pays qui connaissent un taux de croissance positif dans les pays développés», souligne Faïza Ouskou, chargée des missions, service d'appui aux entreprises de la Chambre de commerce française, pour expliquer l'engouement.
Les champs d'activités de ces nouvelles filiales vont de la selle anglaise à l'aquaculture en passant par l'hôtellerie, les TI ou une école de jeux vidéo. L'aéronautique occupe une belle place par ailleurs. Du côté des sociétés d'envergure, Adetel (600 ingénieurs), Alten (16 000 employés) et LGM (800 personnes), des entreprises de génie liées à l'aéronautique, ont toutes les trois annoncé dans les dernières semaines leur arrivée au pays. D'ici trois ans, elles prévoient embaucher 320 personnes et investir 5 millions.
Projets en développement
«En 2012-2013, nous avons eu huit projets d'implantation au Québec que nous avons aidés, dit Chantal Corbeil, porte-parole d'Investissement Québec, société d'État venant en aide aux entreprises. C'est plus que d'habitude. Il y a quatre projets en développement en multimédia qui s'en viennent cette année.» Pour un Adetel ou Alten dont on entend parler, il y a une flopée d'implantations qui passent inaperçues.
Le Groupe Econocom finance les infrastructures informatiques et de télécommunications sous forme de crédit-bail tout en offrant des services de gestion des parcs d'équipements. Cotée à la Bourse de Bruxelles, la société de 3600 employés a un chiffre d'affaires annuel de près de 1,6 milliard d'euros et est présente dans 18 pays.
Suivre ses clients
Econocom Canada a ouvert ses portes en août 2012, en même temps que sa filiale américaine à New York. Toutes deux sont dirigées par Yannick Le Roux, 41 ans, à qui nous avons parlé au téléphone. «On voulait suivre nos clients», donne-t-il comme principale raison à l'arrivée d'Econocom en Amérique. En moins d'un an, les revenus des 2 filiales atteignent 16 millions à la fin d'avril. Au Canada, Econocom embauchera une troisième ressource dans les prochaines semaines. L'objectif est de monter l'effectif à 10 personnes d'ici 2 ans.
«Le coût d'installation d'une filiale, c'est 1 million par an au début», dit celui qui a ouvert quatre bureaux d'Econocom en Europe de l'Est lors de précédents mandats. D'abord hébergée par la Chambre de commerce française au Canada, l'entreprise Econocom déménagera dans le Vieux-Montréal le 1er juillet, rue Saint-Jacques.
Il y a trois ans, la Chambre de commerce a aménagé un centre d'affaires de 12 bureaux qu'elle met à la disposition de nouvelles implantations françaises à Montréal. La pépinière d'entreprises affiche complet. «Ce n'était pas complet au début, mais là, c'est vrai qu'on a beaucoup de demandes».
Source : La presse.ca
Article du 6 mai 2013 - André DUBUC
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